Établir les conditions d’un jeu « vrai » en retrouvant ce qui caractérise notre propre vie :spontanéité, contact avec l’autre et l’environnement, libre accès au ressenti émotionnel. Renouer avec notre spontanéité créatrice.

Jouer comme si on avait un miroir en face de soi, oublier même que le partenaire existe, voilà à quoi se résume le savoir-faire pour de trop nombreux acteurs. Pourtant, jouer une scène implique avant d’y injecter la spontanéité qui caractérise la vie !

Comment y parvenir ?

« Jouer, c’est la capacité pour l’acteur de vivre en complète vérité, à l’intérieur des circonstances imaginaires proposées par l’auteur », répond Sanford Meisner. Il ajoute aussi que « Jouer ne consiste pas à dire un texte, mais à trouver ce qui rend les mots du dialogue nécessaires ».

Du bouillonnement que l’introduction du système de Stanislavsky a provoqué aux États-Unis et d’où est sorti « l’Acting », la pensée la plus originale fut celle de Sanford Meisner. Ce formidable coach a dispensé son enseignement au Neighbourhood Playhouse de New York pendant plus de quarante ans. Parmi ses élèves : des acteurs comme Robert Duvall, Diane Keaton ou Steve Mc Queen ; des auteurs comme David Mamet et Arthur Miller ou des réalisateurs comme Sydney Pollack.

Le training inventé par Meisner organise les retrouvailles avec notre spontanéité qui ne demande qu’à jaillir quand les conditionnements de l’éducation et le contrôle du cérébral reculent. Les deux plus grands problèmes des acteurs sont le manque d’attention à la réalité amenée par leurs partenaires et les conditionnements qui bloquent le libre accès au ressenti émotionnel.

Pour dépasser ce qui freine la créativité et la spontanéité, Meisner a mis au point un ensemble cohérent de paramètres d’improvisations qui donnent au comédien l’expérience totale de « l’écoute » et la réponse aux partenaire(s).

Cette formation à la technique Meisner se concentre sur les fondations de cette approche, à travers les « Exercices de Répétition » de plus en plus complexes à chaque séance.

Ces exercices, débarrassés du souci du texte, forment un ensemble de pratiques qui constituent des gammes, des échauffements fondamentaux pour trouver en nous les moyens de la « vérité » du jeu.

Petit à petit, l’exercice abandonne le côté mécanique du début pour se rapprocher d’une «vraie » situation chargée d’une densité proche du réel. Les stagiaires y rencontrent une dimension qui est le privilège de la fiction : de la vie plus vivante que la « vraie » vie...

Une fois l’« écouteactive » installée par la Répétition, il sera temps de construire la notion depréparation (analyse systématique du texte) et l’aspect émotionnel contenu dansla scène (la « préparation émotionnelle », une technique propre à Meisner quiutilise une forme de rêve éveillé pour se « charger » d’une émotion).

Au final, la scène est vécue comme une improvisation, une expérience de dialogue émotionnel avec les partenaires. Grâce à ce lâcher-prise, la scène est vécue spontanément et de façon différente, à chaque prise.

Grâce à cet atelier, un socle se constitue naturellement qui permet à l’acteur de créer des réponse spontanées aux demandes de la mise en scène.