De la peinture à l’architecture d’intérieur en passant par le design graphique ou encore la photographie, le parcours artistique de Susanna Biedermann, très riche et inspirant, la conduit jusqu’à la fondation d’une école d’arts visuels unique en son genre au Maghreb et sur le continent africain. L’héritage de son travail ne se fait pas uniquement sentir entre les murs de l’École Supérieure des Arts Visuels de Marrakech mais également en médina à Dar Bellarj (Fondation pour la culture vivante au Maroc). Toutes les personnes qui eurent l’opportunité de la connaître poursuivent encore aujourd’hui l’accomplissement de ses rêves et de ses ambitions.
On peut découvrir une partie de son œuvre soigneusement recensée dans le livre à son hommage, Susanna Biedermann, Apprendre à regarder, qui retrace, en images et au fil de témoignages et d’interviews, les grandes lignes de sa vie.
Susanna Biedermann et son mari Max Alioth, Suisses d’origine, étaient convaincus de l’importance du rôle des arts visuels pour accompagner les mutations des sociétés. Animés par une curiosité de la culture de l’autre et un esprit d’ouverture, de dialogue et d’échange, ils créèrent la Fondation Susanna Biedermann (FSB) puis lancèrent le projet Dar Bellarj puis enfin celui de l’ésav – deux institutions qui sont à la fois des lieux de formation artistique et des acteurs et pôles culturels de la ville de Marrakech.
La FSB a pour mission d’accompagner l’émergence de nouveaux talents et professionnels dans le domaine du cinéma et de la communication visuelle. Le but étant aussi de sensibiliser les publics à la valeur du patrimoine matériel et immatériel marocain dans toute sa diversité, arabe, amazigh, andalouse, africaine et méditerranéenne. Autrement dit, la fondation FSB a comme intention d’articuler autour d’un ancrage dans la tradition l’ouverture à la création contemporaine.
La philosophie de l’École Supérieure des Arts Visuels de Marrakech défend deux principes :
Mettre l’accent sur la formation du regard. Regard entendu comme approche esthétique et comme point de vue sur le monde.
Orienter l’enseignement vers des métiers d’avenir à fort potentiel de développement économique au Maroc. Les fondateurs de l’école étaient également très attentifs à ce que l’accès à l’établissement se fasse avant tout sur des critères d’équité, d’ouverture et d’excellence – ceux-là même qui gouvernent le recrutement des étudiants.
Initiée et financée par la Fondation Susanna Biedermann (FSB), en partenariat avec l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, l’École Supérieure des Arts Visuels de Marrakech poursuit une mission d’intérêt général à but non lucratif. La Fondation Susanna Biedermann a investi près de 60 millions de dirhams (environ 6 millions d’euros) pour la construction de l’école et son équipement. Elle continue à financer son fonctionnement et à maintenir son exigence d’excellence pédagogique. Elle n’attend aucun retour de son investissement. Une société anonyme de droit marocain a été créée dont le capital est réparti de la manière suivante : 80% pour la Fondation Susanna Biedermann (Suisse) et 20% pour l’Université Cadi Ayyad de Marrakech. L’Université Cadi Ayyad de Marrakech a permis à la S.A ÉSAV Marrakech d’acquérir le droit au bail, pour quarante ans, d’un terrain domanial dont elle avait l’usage. Au terme de ce bail, les locaux et équipements de l’école reviendront à l’État marocain. Actuellement, cette école, unique au Maghreb et sur le continent africain, héberge autour de 120 à 150 étudiants venus du continent, sur un total d’environ 200 étudiants.